Le Conseil de l’Europe a recommandé à l’Azerbaïdjan d’améliorer la mise en œuvre des minorités nationales
Le Comité consultatif de la Commission-cadre pour la protection des minorités nationales du Conseil de l’Europe a publié son cinquième rapport sur l’Azerbaïdjan.
Selon les informations du Conseil de l’Europe, l’Azerbaïdjan, en tant que pays multiethnique, s’efforce de promouvoir la culture ethnique, la tolérance et le respect linguistiques et religieux.
De nombreuses cultures minoritaires nationales sont respectées, et la tolérance religieuse et le dialogue interreligieux figurent en bonne place dans l’agenda du gouvernement.
Les droits des personnes appartenant à des minorités nationales sont protégés par la Constitution et la politique du multiculturalisme. Toutefois, cela ne suffit pas à garantir une égalité pleine et effective des droits. En outre, les restrictions à la liberté d’expression, de réunion et d’association limitent considérablement la capacité des personnes appartenant à des minorités nationales d’exercer effectivement leurs droits humains, y compris les droits des minorités.
La loi sur les médias de 2021 renforce les restrictions à la liberté des médias. Les lois « sur les organisations non gouvernementales (ONG) » adoptées en 2014 et « sur les partis politiques » adoptées en 2022 portent atteinte à la liberté d’expression et d’association, note le Comité consultatif.
Il convient également de noter que les militants de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme, les militants politiques, les journalistes et les avocats, ainsi que les minorités nationales, sont persécutés.
Certains articles de la loi sur les partis politiques de 2022 peuvent empêcher la création de partis politiques promouvant les droits et la participation politique des personnes appartenant à des minorités nationales.
En guise de recommandation de mesures urgentes, le Comité consultatif appelle une fois de plus les autorités à adapter la législation et les pratiques liées à l’enregistrement et au fonctionnement des ONG aux normes européennes en matière de droits de l’homme afin que toutes les personnes appartenant à des minorités nationales puissent effectivement jouir de la liberté d’association. .
Il existe un certain nombre de médias dans les langues des minorités nationales, mais pas suffisamment, et il y a un manque de financement pour les projets médiatiques menés par les minorités nationales elles-mêmes. L’utilisation des langues des minorités nationales en contact avec les offices de l’État n’est pas réglementée par la loi et se limite à la communication privée et orale.
La liste des prénoms interdits aux nouveau-nés devrait être révisée pour les protéger du « ridicule, de la haine et de l’humiliation ».
Dans le domaine de l’éducation, les langues de nombreuses minorités nationales, dont un petit nombre de minorités nationales, sont enseignées au niveau primaire.
Le Comité consultatif exhorte les autorités à proposer l’enseignement des langues minoritaires dans le programme général des niveaux primaire et secondaire, y compris les langues des petites minorités, non seulement dans les zones où elles sont traditionnellement utilisées, mais également dans les zones où les gens appartenant à des minorités nationales vivent en grand nombre.
Il est nécessaire de revoir les matériels pédagogiques afin d’éliminer les représentations stéréotypées et négatives des minorités, et il convient de veiller à refléter la présence historique des Arméniens en Azerbaïdjan, en particulier au Karabakh et à Bakou, dans les matériels pédagogiques.
Le Comité consultatif évalue également la situation au « Karabakh », d’où plus de 100 000 Arméniens ont quitté, et exhorte les autorités à créer les conditions politiques, juridiques et pratiques nécessaires au retour sûr, sans entrave et durable des Arméniens, et à créer un accord spécial mécanisme pour traiter les questions de propriété.
Le Comité consultatif exhorte les agences gouvernementales à inventorier, préserver et protéger tous les monuments et objets religieux et culturels arméniens.
Le Comité consultatif exhorte également les institutions de l’État à s’abstenir et à condamner fermement toute manifestation d’intolérance et de propagation de la haine ethnique contre les personnes appartenant à la communauté arménienne.
Le Conseil de l’Europe a également publié des commentaires sur l’avis du Comité consultatif du gouvernement azerbaïdjanais.
Le commentaire note que certaines déclarations et conclusions du 5ème avis « sont de nature subjective et ne reflètent pas fidèlement les réalités actuelles du pays ».
Le Comité consultatif adopte une approche sélective, se concentrant davantage sur un groupe ethnique particulier tout en ignorant les autres, et accordant une attention disproportionnée aux questions soulevées par les acteurs étrangers, représentant principalement les intérêts de ce groupe.
Le Comité consultatif s’appuie sur des informations/rapports provenant de sources incertaines sans fournir d’exemples pertinents, ce qui rend difficile l’élimination d’éventuelles lacunes », indique le communiqué officiel de Bakou.
Un autre sujet de grande préoccupation est l’application incohérente des normes entre les États membres. Malgré des situations similaires concernant les droits des minorités nationales, certains pays sont traités différemment. Les droits des Azerbaïdjanais exilés de leur pays d’origine en Arménie en raison de la politique de nettoyage ethnique devraient également être pris en compte dans le cadre de la Convention-cadre.